Sonore

Sonore
Sonore ©Pascal Leroy
Concert

Sonore

Evidemment, à première vue, sur le papier, on pourrait s’attendre à un véritable déferlement sonore, à une compétition de « c’est moi qu’ai la plus grosse » (...anche...). Mais ce serait bien mal connaître ces trois figures majeures de l’instrument emblématique du jazz que de les réduire à de simples souffleurs-performeurs.
On sait déjà à quel point Peter Brötzmann a marqué de son empreinte l’histoire de la Free Music. 40 ans après l’anthologique « Machine Gun », le colosse de Wüppertal reste LA référence pour toute une génération d’improvisateurs dont font naturellement partie Gustafson et Vandermark. Réunis aux côtés du maître depuis plusieurs années déjà au sein de son monumental Chicago Tentet, tous deux rivalisent d’intensité et de puissance dans le jeu, mettant leurs ressources techniques et une virtuosité époustouflante au service d’un discours d’une violence terrassante.
Alors tornade cuivrée et tutti surpuissants, oui, certainement de temps en temps, mais pas seulement. Quelques mélodies aussi, des thèmes, très doux, aux résonnances folkloriques, certes ponctuées d’explosions sonores, brutales plus que bruitistes, mais qui en semblent alors le prolongement, comme une exacerbation expressionniste qui mêlerait l’ancestral et le contemporain. Et puis, bien sûr, avant tout, de la musique. Urgente, indispensable, sans concession, bref la plus belle qui soit.

À écouter : Sonore « Only The Devil Has No Dreams » (2007, Label Jazzwerkstatt)
Disponible chez Improjazz