Hippie Diktat

Photo Hippie Diktat
Hippie Diktat © DR
Concert

Hippie Diktat

Carte Blanche au Conservatoire
Première partie proposée par les élèves amateurs et en professionnalisation jazz du Conservatoire de Poitiers encadrés par Marc Brochet. "Les élèves se frottent aux prestations publiques, sur des scènes professionnelles, environ 12 fois dans l'année. Les enjeux sont réels, l'implication et la motivation sont bien là. Ils mettent toute leur sensibilité et leur science de la musique à leur service, et donc par conséquent au service du public présent dans la salle. Ils ont mis la musique, et le jazz, au centre de leur existence; gageons qu'ils sauront vous emmener et vous étonner." Marc Brochet

 

Hippie Diktat
Rejetons pas bien propres sur eux de l’intarissable collectif Coax, on imagine plus ces hippies-là traîner leurs guêtres au Hellfest que dans les rangs d’une communauté claque-sandale du Larzac… Un nom de groupe obscur donc, à l’image de leur musique. Organique, adipeux, leur son est lourd, massif et profondément sombre. Comme un long tunnel au bout duquel on est pas sûr de voir la moindre lumière, il serpente entre dark-ambient, doom cuivré, freeture noisy et réminiscences – mais si ! – d’un jazz sans pedigree qui traîne toujours dans le coin. Mais pas grand chose à faire que ça plombe ou que ça swing, qu’ils sortent d’un conservatoire ou d’un garage crasseux, ces trois gaillards font de la musique, point barre. Et plutôt qu’essayer de savoir à quelle foutue chapelle ils peuvent bien appartenir, on se réjouit de voir ainsi les frontières s’effacer. Parce que, comme chez tous leurs congénères coaxiens, ou chez de plus en plus de jeunes musiciens alertes, leurs cultures sont multiples et les œillères tombent. Parce que Pat Metheny c’est ni mieux ni moins bien que Stephen O’Malley. Parce que le baryton trapu d’Antoine Viard peut se faire aussi lyrique que le ténor de Coltrane et que dans la batterie tellurique de Julien Chamla résonnent certainement des tambours exotiques ou une espèce de chabada, mais post-indus. Parce qu’aujourd’hui n’est plus hier et bien moins que demain. Bref, les temps changent, mais si la claque est ici un peu lourde, l’essentiel est bien de la prendre !