The Engines

Photo The Engines © DR
The Engines © DR
Concert

The Engines

Pas toujours simple de se faire connaître quand on appartient à une scène aussi fertile que celle de Chicago. À l’ombre, parfois un peu encombrante, de Ken Vandermark s’épanouissent de jeunes pousses souvent méconnues en France. Et derrière le chef de file de cette Mecque des musiques créatives émerge ainsi Dave Rempis, jeune saxophoniste qui n’a déjà plus grand chose à envier à son aîné. Pas même ses sidemen attitrés, parmi lesquels il est allé recruter ses trois compagnons de The Engines.
Fondé en 2005, ce tonitruant quartet rassemble l’une des rythmiques les plus efficaces d’outre-atlantique, un tromboniste que tout le monde s’arrache (Brötzmann, le Globe Unity Orchestra, Joe Mc Phee, Jim O’ Rourke ou même les Stereolab) et un saxophoniste en passe de devenir une nouvelle référence de “l’avant-jazz”, comme ils disent là-bas. Avant-jazz ? Ni pré-, ni post-, simplement un jazz d’aujourd’hui, on ne peut plus contemporain, qui se nourrit autant de l’héritage du free des sixties que du rock le plus actuel. Une musique de son époque donc, toujours aussi vivante, inventive et affranchie des fossoyeurs du jazz-d’avant, taxidermistes d’une musique désormais de répertoire, qui empeste la naphtaline. Si ici, ça sent plutôt un peu la sueur, c’est que ces messieurs n’hésitent pas à aller au charbon, encore, à fouiller, à avancer, pour ajouter quelques nouveaux chapitres à ce bien bel ouvrage déjà centenaire. “Rock’n Roll can never die” disait le grand Neil Young ? Le jazz itou !

À écouter : “Engines” (Label Okkadisk - 2007). Disponible chez Improjazz.