Le public poitevin avait pu découvrir Natacha Muslera en duo avec Jean-Sébastien Mariage lors de l'édition zéro de Bruisme. Une véritable fusion des sons où guitare et voix se mêlaient jusqu'à ne plus pouvoir distinguer qui faisait quoi. Une performance à part entière qui révélait à quel point peuvent être élastiques ses cordes vocales.
Sans vouloir préjuger de ses capacités techniques, difficile tout de même d'imaginer qu'elle puisse ainsi se mimétiser avec l'arsenal électronique du génial eRikm. Quoique, si elle voulait... Mais peu importe ici, le propos n'est pas là. Tous deux travaillent plus à la confrontation qu'à la fusion. Ce qui n'empêche en rien de se retrouver... Avec Cartouche, l'électronique et la voix déclenchent des phénomènes sonores éruptifs, précipités ou étirés, dans lesquels l'auditeur vit une expérience physique, transversale de la musique. Des explosions acoustiques, une suite de collisions bruitistes, des fragments qui se détachent d'un corps, comme un pare brise vole en éclats. Ne restent que des débris, ruines éclatantes.
Avec malice, Cartouche s'affranchit de tout bagage sémantique et s'en délecte. Un essai de distanciation, insoumis, convulsif, à la fois simple et puissant.