Bruisme#3
Bruisme#3
Attention, (r)évolution. Bruisme, « festival des musiques libres », devient le festival... des musiques. Tout court !
À trop vouloir revendiquer la liberté, on devait commencer à s’enfermer...
Et puis les musiques libres, on nous l’a dit, ça n’existe pas de toute façon. « Déjà, rien que quand une programmation impose des horaires, une durée, un lieu... ». Et il semblerait même que la liberté totale ne soit pas possible en création artistique. Qu’il y ait toujours des contraintes, des cases, des limites, des trucs qui font que... Bref, les spécialistes sont unanimes, ça peut pas exister. Ok, exit donc ce « musiques libres ».
Mais quel autre terme alors pour qualifier les bizarreries sonores qui font un Bruisme ? Les exégètes eux-mêmes en perdent leur latin pour nommer l’innommable. Musiques improvisées ? C’est pas toujours complètement vrai. Expérimentales ? Pas très envie de transformer artistes et public en rats de laboratoire. Créatives ? Une certaine forme de prétention qui sied assez mal à l’humilité qui caractérise souvent ces musiciens-là. Non idiomatiques ? ... Toi- même !
Arrêtons-là les vaines tentatives d’étiquetage, Bruisme c’est un festival de musique, donc. Et de toutes les musiques, surtout. Mais différentes... Avec pour seul mot d’ordre l’envie de faire découvrir aux oreilles curieuses des pratiques pas tout à fait pareilles que dans pas mal d’ailleurs. Sans vouloir révolutionner à tout prix, juste donner à entendre du différent. Remettre en question quelques certitudes sur la chose musicale, cette matière qui commence à sérieusement dater, au point parfois de ne plus toujours surprendre assez. Des trucs qui ne datent pas d’hier (rock, hip hop, jazz, impro... de ce côté là, rien de neuf sous le soleil, ces musiques qu’on dit actuelles), qui ne revendiquent pas un demain, mais qui, entre les mains de quelques empêcheurs d’écouter en rond, offrent l’occasion de sortir du crincrin quotidien. Bruisme, ça pourrait être ça, tout simplement, un bon coup de plumeau dans les oreilles...