ANNULE : Double bass.e : Joëlle Léandre - Joachim Florent
ANNULE : Double bass.e : Joëlle Léandre - Joachim Florent
Doubles basses et solos doubles. Deux personnalités uniques réunies dans une soirée où le grave n’est pas si grave. Deux générations de contrebassistes à la pratique engagée, très proche de la chose politique mais résolument ludique et inventive.
Joëlle Léandre
Écouter Joëlle Léandre revient souvent à mettre en chantier un puzzle. On éclate, on déplace et on réagence. Puis on cherche, avec la joie des sales gosses, les combinaisons impossibles et les équilibres improbables. Le soin est parfait, la technique diabolique. La matière mise en jeu par cette tête chercheuse semble ancestrale, même si sa puissance est née du passé, passé proche de l’avant-garde from New York et de l’Ensemble InterContemporain. Frottement, contrechamps vocaux, ostinato têtus. Et, parce que c’est têtu, ça gratte aussi autour des racines du free jazz. Joëlle Léandre ne pose jamais vraiment la question de la hiérarchie des répertoires. Le ludique de l’attitude côtoie le sérieux de l’écriture. Sa musique frappe en pensée comme une invitation à voir surgir cette petite chose qu’on appelle communément poème.
Joachim Florent
Twilight zone. Joachim affichait dans son dernier disque en solo (Coax records, 2016) ses plans sur les comètes d’après la science. Dans un temps suspendu, où règnent le flou et les possibles. Sur cet album, un titre : Bass On The Unknown. Et dans cet inconnu, le contrebassiste glisse un son boisé à peine dupé par l’électronique utilisée. S’affrontent, pour rire, l’improvisation libre, une ambient stylée et le jazz dans ce qu’il a de moins discipliné. En solo live, les lignes de basses ont le même coffre, suivent les mêmes codes. Contrebassiste de Radiation 10, Jean-Louis et l’Imperial Quartet, entre autres, Joachim Florent fracture les codes et puise ainsi ce qu’il lui faudra pour dire la vérité de sa basse. Polie à la culture classique, rompue à l’expérimentation. 3, 2, 1… Ignition.